A qui je parle ?

billet de février

Pour connaître le niveau de son poste, on prend souvent comme critères la place dans l’organigramme, le nombre de personnes sous ses ordres, les montants gérés ou les programmes que l’on contrôle. Pourtant, cela ne traduit pas bien la réalité. L’organigramme ne correspond que rarement au fonctionnement réel. Le nombre de ses équipes signifie-t-il encore quelque chose en matriciel ? Les montants sont assez vite désincarnés, et dans les programmes, que signifie contrôler ?

On pourrait aussi parler de salaire, dont on aimerait qu’il traduise la valeur que l’on crée, même si en la matière, ce sont des règles locales qui s’appliquent : inutile d’essayer de concurrencer un banquier quand on travaille dans une PME…

Je voulais insister sur un critère facile à évaluer par chacun et qui se résume en une question : « A travers ton poste, à qui parles-tu ? »

– Et d’abord, parles-tu tout court ? Combien de temps, à quelles heures ? Qu’est-ce qui t’empêcherait de parler davantage ?

– Qui sont tes interlocuteurs naturels ? Qu’attendent-ils de toi ? Quel est leur pouvoir de décision, quel est leur intérêt, où seront-ils demain ?

– Dans une sphère un peu plus large, qui sont les interlocuteurs qui te reconnaissent ? Pour les informations que tu leur apportes, pour le service que tu peux leur rendre ? Ce peut être des pairs, des homologues, des N+2, mais aussi des anciens collègues, des camarades…

– Un peu plus loin, peux-tu te permettre d’accéder à des décideurs de haut niveau, des N+3, des personnes hors de ton métier, des gens qui finalement pourraient te proposer une évolution professionnelle ? Qu’aurais-tu à leur dire ?

Beaucoup d’OCA ne se donnent pas le droit de dépasser leur sphère professionnelle directe. Certains y voient un manque de loyauté alors qu’en fait, ils apporteraient un grand service en le faisant. D’autres ne savent pas quoi dire, notamment à des personnalités. D’autres enfin ont peur des conséquences possibles…

Mais parler s’apprend, parler est nécessaire pour sortir le fond de sa pensée, et parler est à la base de la démarche réseau, outil le plus efficace pour trouver votre prochain job. Parlons-en !