Vanitas vanitatis…

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’engager

Il est souvent difficile d’évaluer ce que nous faisons, d’apprécier l’efficacité de nos actions, particulièrement lorsqu’on se trouve dans une entreprise fortement structurée. Par exemple, nos décisions peuvent être de simples orientations mises dans les mains de nos supérieurs, et l’on connaît le proverbe : « il faut savoir être récompensé dans la personne de ses chefs. » On peut aussi être réduit à un maillon dans un processus complexe, et il est parfois frustrant de ne pas sentir notre valeur ajoutée dans son déroulement.

Enfin, les grands projets complexes s’échelonnent sur des années ou des décennies, si bien que dans un poste, on ne participe qu’à une faible portion du programme. Nous ne pouvons qu’espérer que nos actions serviront peut-être à d’autres, plus tard …

Cette humilité subie pourrait pousser certains à une forme de découragement voire de désengagement. Comme si réaliser collectivement de grandes choses passait par une nécessaire frustration des personnes !

Au contraire, certaines organisations conduisent des réflexions particulièrement intéressantes sur ces sujets. Ainsi Michelin après une très forte structuration destinée à atteindre un niveau élevé de productivité se réorganise depuis quelques années autour de la compétitivité. Pour cela, ils réinventent leurs processus pour qu’ils correspondent le mieux possible aux attentes des personnes, et que leur adoption soit facilitée et ressentie comme amicale.

D’autres adoptent des comportements de start-up dans l’entreprise, de Breakthrough thinking, de temps libéré pour des projets « personnels ».

Mais là encore, comment se mettre en route ? Les systèmes ne se changent pas si simplement, et l’on connaît l’inertie des cultures d’entreprises. C’est pourtant en s’engageant dans une voie de changement que les choses peuvent évoluer. Rappelons-nous cet adage :

« on surestime ce que l’on peut faire en un an, et l’on sous-estime ce que l’on peut faire en cinq. »

À nous donc de faire bouger les choses, ou de bouger nous-mêmes !