L’écharpe relationnelle

Bien vivre nos relations

Ce n’est pas précisément aux temps chauds que l’on a besoin d’une écharpe. Et pourtant, j’emprunte volontiers à Jacques Salomé le concept de l’écharpe relationnelle. Faites l’expérience : une personne tenant chaque extrémité, si l’une tire, l’autre se trouve emportée, ou alors lâche le morceau. Si une personne mollit, l’autre le sent instantanément. Si la tension est faible, on peut même croire au bout d’un moment que l’écharpe n’existe plus.

Ainsi en est-il des relations entre les personnes : le comportement relationnel n’est pas comme essayer une voiture, car voiture ne sait pas qu’on l’essaye ! Au contraire, une relation se nourrit de feedback, à partir de perceptions parfois extrêmement fines. « Untel ne m’a pas regardé en face depuis ce matin, c’est sûrement qu’il m’en veut ! » peut-on croire.

J’y vois pour ma part trois enseignements :

1/ Ce qui se passe à un bout se ressent à l’autre bout. Si je vis bien une relation, il est très probable que cela se vit bien de l’autre côté aussi. Il est facile de le vérifier, et s’agissant d’un contact agréable, une variation pourra aisément se corriger, s’ajuster. Inversement, si je vis mal une relation, je peux être convaincu qu’il y a aussi du ressenti négatif en face. On peut être tenté de tirer de plus en plus sur l’écharpe, ou de rompre la relation. Inutile de dire que cela ne règle pas le problème ! Une partie des causes étant chez moi, elles risquent de se manifester de nouveau prochainement…

2/ Parler pour dépasser mes impressions. Une des principales maladies de la relation est la projection : je pense que l’autre pense que… Et lorsqu’il y a du passif ou de l’émotion, des auto-justifications arrivent immédiatement. On les reconnaît car elles commencent par : « et d’ailleurs, il est … » Ces projections sont mensongères, mais induisent un comportement sur l’écharpe qui va les rendre vraies. Le plus simple et honnête est d’aller au contact pour dire avec des mots et des questions. « Tu ne m’as pas regardé en face, est-ce qu’il y a un problème, une chose que j’ai faite qui ne va pas ? » Vous serez surpris de la réponse.

3/ Avoir le courage d’investir dans la relation. Nourrir une relation peut conduire à un changement radical d’attitude. Transformer un adversaire en allié, éviter des incompréhensions funestes. Il faut du courage pour cela, car renouer une relation, c’est aussi se mettre à nu, se rendre vulnérable, ouvrir la possibilité d’être blessé une fois de plus. Mais l’autre n’en a-t-il pas besoin encore plus que nous ?

Réparer une relation

Voici une approche pour réparer une relation en quatre points : 1/ Me dire qu’il a peut-être ses raisons d’être comme il est. 2/ Considérer que je suis peut-être une cause de ses problèmes même sans m’en rendre compte. 3/ Me créer une image de calme et de bien-être que je serai en mesure de rappeler si la tension grimpe. 4/ Engager la relation au bon moment en parlant en « je » tout en étant attentif aux signes physiques de perte de relation. Et ne pas hésiter à rompre le combat si cela se produit.

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