Selon le temps qu’il a fait, nous voici revenus tout bronzés ou tannés de notre été. Notre peau nous a protégé du soleil et des intempéries. Mais qu’y a-t-il sous notre peau ?
- Des muscles, des nerfs et des os, répondront les physiologistes.
- Des cellules, micro-organismes et bactéries, répondront les biologistes.
- Des atomes et des molécules, répondront les physiciens.
- Un coach vous dirait qu’on peut y trouver une palette de sensations et d’émotions.
Faites l’expérience : lorsque nous racontons des événements qui nous ont touchés, il est fréquent de les revivre au moins en partie : ton de voix, tension physique, modification de posture, yeux qui se mouillent ou qui se durcissent, respiration qui change de rythme, rougeur, pâleur… Ils sont à fleur de peau !
Faut-il – et peut-on – faire l’impasse sur cet aspect de notre vie, comme me l’a affirmé un dirigeant récemment ? Montrer qu’on ressent quelque chose peut en effet révéler une faiblesse, ou donner prise à une volonté de pouvoir sur nous. Mais en même temps, bloquer nos sentiments, s’efforcer de masquer nos sensations, nous prive de ressources précieuses pour trois raisons :
1/ D’abord, ressentir est corrélé à une énergie puissante. Nous sommes davantage que des machines à penser, cerveaux hébergés dans un corps. D’ailleurs, les marchands de rêves, publicitaires et cinéastes, ne cherchent-ils pas à nous étourdir d’émotions simulées ? Et comme il n’est pas possible de s’empêcher de ressentir, si nous le refoulons, cela nous influencera inconsciemment, et donc sans possiblité de gestion.
2/ Nos ressentis permettent aussi de constater qu’il se passe quelque chose en nous. Cela réagit « là dedans », et le corps est le plus rapide à en témoigner, avant même que les pensées surgissent. Chacun a dans le domaine ses propres habitudes corporelles associées aux grandes émotions (peur, joie, tristesse, colère,…) et aux sentiments qui en découlent. Les connaître permet de reprendre le contrôle sur une émotion qui monte en identifiant les signes physiques associés, éventuellement leur cause dans notre histoire ou nos représentations, puis en agissant si besoin. Comment ? D’abord en changeant le physique. Ce peut être la posture, la respiration, la marche, le changement de lieu. Essayez, vous serez peut-être surpris de voir à quel point une action volontaire sur le corps a un effet sur notre psychisme.
3/ Au delà des émotions, sentir nous donne aussi un accès privilégié à notre intuition, souvent plus juste que nos raisonnements. Posons-nous la question « Qu’est-ce que j’en pense au fond de moi, de cette situation, que devrais-je faire ? » Il est probable qu’il y aura une réponse corporelle.
Alors, bronzés ou non, soyons attentifs à nos ressentis, de manière à vivre pleinement cette année « bien dans notre peau ».