Sortir des fausses croyances
On entend parfois dans les couloirs : « chez nous, on est tous travaillomanes persévérants, alors, pas besoin d’attendre un remerciement ». Cette référence à la process communication, si elle comporte une part de vérité, pose quelques questions.
Il existe plusieurs typologies de caractères, depuis le « connais-toi toi même » de Socrate. On pourrait citer la caractérologie de Le Senne, le MBTI issu des travaux de Jung, l’ennéagramme, les quadrants et bien d’autres. La process comm est intéressante car elle est efficace et suffisamment simple pour être rapidement intégrée : nous reconnaissons facilement les types « promoteur », « rêveur », « empathique », « rebelle » et bien sûr les fameux « travaillomane » et « persévérant », dans notre entourage. De plus, en identifiant des moyens de communiquer avec chaque type de caractère, elle apporte des solutions pour mieux communiquer en équipe. Ainsi, le travaillomane comme le persévérant sont-ils particulièrement sensibles à l’injonction « sois parfait » et ils apprécient le langage informatif / interrogatif…
L’inconvénient de tout schéma, c’est qu’il enferme dans des boîtes : on va penser « untel est de tel type » au lieu de « untel possède plus ou moins tel étage de personnalité, telle caractéristique … parmi bien d’autres.»
De plus, le temps passant, nous évoluons sur nos chemins de vie en agrandissant notre territoire. On l’observe dans la « crise du milieu de vie », où l’on éprouve du dégoût pour ce que l’on sait trop bien faire depuis trop longtemps, et où l’on a besoin de faire autrement. Cela se modélise dans le MBTI où l’on parle de l’apprivoisement de nos fonctions d’ombre.
Que se passerait-il alors si nous retirions de notre esprit la croyance que nous « sommes » un travaillomane persévérant ? Ne serait-il pas possible de conserver les aspects positifs de ces sous-personnalités – bien faire, bien faire-faire mais au juste niveau – tout en laissant davantage de place aux autres qui sont en moi et que j’ignore ?
Très concrètement, qu’est-ce que cela me ferait si j’entendais vraiment les « merci » et les « bravo » que l’on m’adresse ? Si je m’en disais à moi-même le matin, cela changerait-il ma journée ? Que se passerait-il enfin si je témoignais de la gratitude autour de moi ?
Il est probable que cela aurait un air de Noël.