Peut-être avez vous croisé cet été des groupes de louveteaux, qui fidèles à l’esprit de Lord Baden Powell, chantent en fin de rassemblement « Nous ferons de notre mieux,… Mieux, mieux mieux ! »
Cela peut prêter à sourire, car faire de son mieux ressemble à une utopie, un conte pour enfants, et nous ne sommes pas au pays des bisounours ! Dans nos organisations, nous avons au contraire une obligation de résultat : il faut produire, (dé) livrer, respecter les contrats et nous sommes payés pour cela.
Et puis, faire de son mieux, c’est aussi dans notre culture n’en faire jamais suffisamment. On le confond tristement avec « faire mieux », synonyme subliminal du « jamais assez bien » dont on connaît les dégâts dans l’éducation comme dans la motivation au travail…
Alors, le « mieux » serait-il à mettre aux oubliettes, sur la base du proverbe « le mieux est l’ennemi du bien » ?
On trouve au contraire un retour du mieux dans les quatre accords toltèques, formalisés par le mexicain Miguel Ruiz en 1998. Faire de son mieux, assorti du commentaire « ni plus, ni moins », est le dernier et le plus important des accords.Il permet en effet d’éviter de se juger sur notre performance, ou de se donner des objectifs irréalisables ou encore de vivre dans l’accablement.
Comment savoir si l’on fait de son mieux ? C’est choisir à tout moment d’agir selon ses objectifs tout en se respectant soi-même. Si l’on s’oblige à trop en faire, cela risque de consumer trop d’énergie intérieure, et de devenir contre-productif. Si on se laisse à ne pas faire de son mieux, l’oisiveté guette.
En agissant ainsi, les reproches intérieurs ne peuvent plus avoir de prise, et cela désarme de même les attentes extérieures : personne n’est Superman !
Cela nous replace également dans le temps présent. Ce n’est pas vivre que d’attendre la fin de semaine ou les prochaines vacances en subissant ma journée. Au contraire, là où je suis, ici et maintenant, comment puis-je faire de mon mieux ? Cela conduit alors à vivre sa journée comme un rituel, que l’on choisit.
Dernière clef, se donner du temps de relecture en fin de journée ou de semaine pour se dire : « ai-je fait de mon mieux aujourd’hui, ces derniers jours ? » Si oui, en s’en félicitant, si non, en en recherchant la cause.
Bonne rentrée sous le signe du mieux, ni plus ni moins !