Et si nous placions l’année qui est devant nous sous le signe du courage ?
C’est un thème délicat, le mot étant usé jusqu’à la corde par les époques héroïques encore récentes puis par ses (psych)analyses : courage est parfois identifié à témérité, à obstination, à alibi ou encore à manque de stratégie. Et peut-on vraiment s’entrainer à devenir courageux, puisque, dit-on, c’est l’épreuve qui révèle le courage.
Plutôt que de nous perdre en réflexions, voici trois moyens de nous connecter à notre expérience.
1- Peut-être pouvons-nous commencer en nous félicitant de faire preuve de courage dans notre quotidien… Se lever le matin, changer d’état d’esprit pour entrer de plain pied dans une tâche péniblement habituelle ou ingrate, sourire lorsqu’on n’en a pas envie… Pouvons-nous nous dire « bravo » et écouter ce que nous répond notre intériorité ?
2 – Deuxième aspect, le courage relationnel. Souvent, en effet, nous sommes pris dans des relations biaisées… c’est-à-dire qui ne sont pas dans la vérité. Elles peuvent renfermer du non-dit, des rancoeurs, du manque de respect. Si on laisse faire, ce biais risque de se retourner contre nous et s’y infiltrer comme un poison. Mieux vaut parfois tomber d’accord sur le fait que nous ne sommes pas d’accord que laisser croire à un faux consensus. « Lorsque je dis oui alors que je voudrais dire non, c’est à moi que je dis non, rappelle Jean Monbourquette. Et à la longue, se nier soi-même fait de nous notre propre agresseur.
Alors, oserions-nous parfois la confrontation ? Pour cela l’une des meilleures clefs est le message en « je », à dire au bon moment, au bon endroit, à la bonne personne :
· lorsque j’observe, il se passe, tu me dis…,
· je ressens, me dis, ai l’impression…
· car mon besoin serait que …
· et je tenais à te le dire et voudrais que cela change…
Non agressif car on parle de soi, le message en « je » permet de mettre des mots sur ce qui se vit chez moi, et cela appelle une réponse sur ce qui se vit de l’autre. Avantage complémentaire, les mots, lorsqu’ils sont dits, mettent à jour une vérité intérieure qui était inexprimée jusque là.
3 – Dernier aspect, le courage vis-à-vis de nous-même. Posons-nous la question : « qu’est-ce que je voudrais pour moi cette année ? » Quelle est la réponse qui vient ? Souvent, nous avons une idée un peu confuse de ce qu’il nous faudrait faire et que nous repoussons sans cesse, que ce soit pour notre entourage, pour nos proches ou pour nous. Sans une mise en lumière, cela reste dans les limbes de notre espace décisionnel. Montre en main, pourrions-nous y consacrer 5 minutes ? Que vais-je faire cette année pour évoluer, changer, grandir. Car comme le dit une maxime latine : « Audendo virtus crescit, tardando timor », Le courage croît en osant et la peur en hésitant.