Marcher à l’essence ikigai

Dans notre chemin de vie, il nous faut faire le plein de sens. C’est ce que me confiait une amie cet été. J’ai admiré qu’elle décide de s’investir – avec talent – dans le chant, ce qu’elle avait toujours rêvé de faire sans jamais oser. Le déclencheur ? Un séjour à l’hôpital qui lui a fait prendre conscience de la fragilité et de la brièveté de l’existence.

Dans cette démarche, je vous propose d’utiliser l’ikigai. Ce diagramme japonais, dessiné sous forme de quatre disques (en pj), représente les quatre questions donnant sens à notre notre vie :

ikigai

– ce que j’aime,

– ce pour quoi je suis doué / compétent,

– ce pour quoi je peux être rémunéré.

– ce dont le monde a besoin,

Pris deux à deux, ces facteurs se combinent : ce que j’aime et que je sais faire correspond à une « passion », ma compétence combinée avec ce que je peux vendre donne une « profession », ce dont le monde a besoin et qui me fait vivre matériellement définit une « vocation », et ce dont le monde a besoin et que j’aime peut devenir une « mission ».

Nous avons tous besoin de ces quatre dimensions. Mais peut-être ces domaines de nos vies n’ont-ils pas la place qu’ils méritent, ou peut-être sont-ils séparés les uns des autres, clivés. Par exemple si je n’éprouve du plaisir qu’en dehors de mon métier, ou si je gagne confortablement ma vie tout en étant conscient de ne pas créer de valeur, ou encore si je ne suis pas conscient d’avoir à apporter quelque chose d’unique au monde.

Et nous, que répondons-nous à ces questions ? Qu’est-ce que j’aime, qui me motive, que je peux faire sans fatigue ; qu’est-ce que je sais faire, que je pourrais apprendre, mes dons et talents ; quelle valeur j’apporte, quel service (économique) je rends ; quelles sont les causes que je voudrais défendre pour améliorer le monde…

L’intersection de trois facteurs donne quatre zones triangulaires assez satisfaisantes, mais dans lesquelles il manque quelque chose. Ainsi, si je combine ce que j’aime, ce dont le monde a besoin et ce qui me paye, je peux me sentir au bon endroit, mais avoir un sentiment d’imposture et d’inutilité.

Et pour nous ingénieurs qui avons appris à acquérir des compétences, le deuxième facteur, celui de la compétence, est dangereux, comme cela apparaît dans les trois triangles associés.

– Notre tête peut en effet nous contraindre à rester dans des activités que nous détestons, qui nous brûlent de l’intérieur… mais que nous effectuons très bien. Le burnout n’est pas loin.

– S’il manque « ce dont le monde a besoin », je travaille dans ce que j’aime et à mon profit, mais suis-je réellement utile ? C’est confortable, mais je peux ressentir un sentiment de vide.

– Imaginons enfin qu’il manque le fait d’être payé, et d’offrir un service qui représente de la valeur monétaire, je peux me sentir exploité, non reconnu ou dans une situation précaire.

N’y a-t-il pas en nous un sentiment de manque, d’incomplétude, de lassitude que nous pourrions associer à l’absence d’un des facteurs ?

La partie centrale du diagramme est précisément celle nommée « ikigai ». Le mot signifie à la fois à la joie de vivre et raison d’être. Il correspond à l’union heureuse des quatre facteurs, ma motivation, mes rêves et mes projets, mes talents et mes envies. Trouver mon ikigai permet également d’orienter ma vie en faisant les choix professionnels et personnels pour m’en rapprocher.

Le chemin vers l’ikigai n’est cependant pas de tout repos. Il nécessite de combiner travail de réflexion, travail émotionnel et relation à l’intuitif qui s’exprime souvent par le corps (somatique). Un accompagnement est souvent utile pour creuser, objectiver,… et cheminer vers une plénitude de sens.

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