Six clés pour se motiver en confinement

J’ai eu l’opportunité de préparer et d’animer avec une collègue hypnothérapeute, Chantal Bouisset, deux web-conférences pour des élèves en école d’ingénieur sur un point dur en cette année : rester motivé, se re-motiver dans cette période très difficile pour les étudiants, où la vie étudiante est inexistante, les relations réduites au strict minimum et le confort de vie absent.

Voici six clefs pour retrouver de la motivation qui peuvent s’appliquer à tout âge :

1/ Quand notre volonté ne peut plus rien faire, c’est que notre inconscient est à l’oeuvre. Eh oui, reconnaissons que notre situation est particulièrement difficile, douloureuse, et que nous sommes privés de choses indispensables à la vie, particulièrement de relations humaines. Remercions notre intériorité de nous alerter sur ce point.

2/ Plus précisément, pouvons-nous identifier tout ce qui nous préoccupe ? Notre « cercle des préoccupations » (Steven Covey) est rempli de faits, de pensées, de sentiments, de regrets, de croyances… Une manière de les gérer consiste à les séparer en trois, ce qui dépend directement de moi, de qui dépend des autres, et ce qui ne dépend pas de moi ni des autres. Lorsque cela dépend de moi, je peux agir ou parler, si cela dépend des autres, je peux convaincre ou donner l’exemple, et pour la troisième catégorie que je peux « consentir » à ce qui arrive plutôt que subir… pour le moment.

3/ Je ne suis pas mes pensées. Mes pensées, même noires ou morbides passent comme des feuilles sur une rivière. Je ne suis pas mes émotions, qui vont et viennent. Je peux apprendre à m’en distancier comme le propose Jean Monbourquette et prendre conscience de mon identité profonde, calme comme la profondeur des flots.

Viktor Frankl a identifié trois sources de sens

4/ Je peux donner du sens à ce que je vis à l’école de Viktor Frankl. Dans quelle oeuvre, quel projet de vie me suis-je engagé ? Me replonger dans ma motivation initiale va rallumer le feu. Puis-je aussi me féliciter de que j’ai appris ou fait depuis quelques années, et même de la manière dont cette crise m’a obligé à faire face, comme dans l’utilisation de moyens vidéos. Enfin, puis-je me projeter dans le futur, lorsque tout cela sera passé. Que me conseillerait mon « moi » lorsque j’aurai réussi du mieux possible tout ce que j’ai entrepris ?

5/ Prendre soin de moi va aussi me redonner l’énergie nécessaire pour faire face. Lorsque je suis confronté à mes limites, je découvre aussi des ressources pour repousser mes limites. Puis-je en nommer quelques unes ? Prendre soin de moi, c’est aussi discerner entre des activités bénéfiques et des activités néfastes ou toxiques pour moi. Pourquoi ne pas choisir de renoncer à certaines : moins de jeux en ligne, plus de sport par exemple. Je peux aussi me plonger dans des bons souvenirs, les revoir par l’imagination, (me) les raconter, les éprouver. Enfin, je peux prendre soin de moi pour mes quatre types de besoins : besoins physiques, affectifs et psychologiques, intellectuels et spirituels.

6/ Je peux aussi mettre la neuroplasticité à mon profit. Les études récentes montrent que notre cerveau s’adapte en permanence selon ce que nous vivons et éprouvons. Nous pouvons apprendre à tout âge – 20 heures suffisent pour aborder un domaine nouveau – , cultiver notre mémoire, nous appuyer sur nos circuits préférentiels pour apprendre, … et nous manipuler dans le bon sens, par exemple en prenant des engagements devant des tiers. Voir quelques TEdX, notamment celui du Dr Lara Boyd, pour s’en convaincre.

Les étudiants nous ont partagé une liste de bonnes pratiques pour conserver ou retrouver de la motivation dans le nuage de mots ci-dessus. Et vous, quelles seraient vos conseils ?

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